4 - Biologie du silicium

4.5 Apports alimentaires

Les données, aujourd'hui disponibles sur la teneur en silicium des dérivés alimentaires courants sont assez anciennes, et les dosages ne font pas la distinction entre silicium soluble et silice minéralisée (peu soluble et donc peu susceptible de franchir la barrière intestinale a priori).

Produits d'origine végétale mg/1000g frais
avoine

3 610 - 4 250

orge

1 870 - 2 330

farine d'orge (avec balle)

11 600

malt d'orge

2 100

algues marines

10 - 1 800

sucre de canne brun

735

sorgho

390 - 650

riz

80 - 360

datte

280

(d'après P. Creac'h & J. Adrian)

Parmi les aliments d'origine végétale, on peut remarquer les graminées (avoine, millet, orge, riz, blé) singulièrement pourvues en silicium. Le silicium des céréales est localisé préférentiellement dans les fractions périphériques du grain, les produits de mouture raffinés (riz poli, farine blanche) sont très appauvris en cet élément comme en minéraux de façon plus générale. À l'opposé, le très fin broyage du son de blé accroît la biodisponibilité du silicium qu'il renferme (65). Les champignons sont également riches. Les pectines (en particulier celles de la " peau " des fruits) sont bien pourvues en silicium (5 fois plus que dans les mucopolysaccharides animaux).

La prêle des champs représente la meilleure source de dérivés silicilés solubles. Il en est tiré partie en phytothérapie. Mais sa valeur fourragère est limitée car elle contient des substances toxiques, en particulier pour les chevaux, avec possibilité de troubles nerveux irréversibles. La toxicité est attribuée à une flavone inhibitrice de la vitamine B1.

La bière est une solution quasi saturée en silicium (qui vient du malt = orge germé). Le vin contient des quantités variables de silicium (70-200 mg.L-1). Il est à remarquer que les quantités supérieures retrouvées sont au-delà de la solubilité maximale de la silice dans l'eau pure (solubilisation par les polyphénols ?).

Produits d'origine animale mg/1000g frais
palourde

1000

huître

61

cervelle de porc

170

ris de veau (thymus)

30

fromage

2 - 60

poisson

4 - 17

viande (veau, bœuf, mouton, porc)

10 (4 - 20)

(d'après P. Creac'h & J. Adrian)

Les aliments d'origine animale sont, exceptés ceux comportant de la peau (poulet par exemple) ou des abats, relativement pauvres en silicium.

Les besoins quotidiens estimés pour cet (oligo- ?) élément, reconnu comme essentiel, ont été estimés à 10 - 50 mg/jour. Aucune distinction, n'est faite entre le silicium minéral (insoluble, phytolithes) et organique ; or la captation et l'utilisation métabolique de ces deux formes sont a priori très différentes.

Des zéolites variées (aluminosilicates) ont été ajoutées aux rations alimentaires (2 à 10 % des rations) des animaux d'élévage avec des bénéfices nets sur l'efficacité nutritionnelle (gain de poids/apport alimentaire), variant de 10 à 30 % selon les espèces (ruminants, porcs, volailles), même si le poids final n'est pas différent. L'efficacité est attribuée au rôle échangeur de cations des zéolites, en particulier à l'égard de l'ammoniaque (NH4+). La meilleure santé des animaux ainsi nourris (meilleurs survie globale, moins de diarrhées, moins d'ulcères gastriques, moins de pneumonies, moins d'antibiotiques prescrits) fait supposer d'autres explications. En fait, une partie du silicium (et de l'aluminium) est absorbé et se retrouve dans le sang, puis les urines. Ce silicium augmenté pourrait bien se retrouver également dans le lait des femelles allaitantes. Le gain de poids spectaculaire (jusqu'à + 50 %) de porcelets dont les mères sont supplémentées en zéolites (217) pourrait-il s'expliquer par un passage du silicium dans le lait des truies allaitantes ?

Bibliographie

217. Mumpton FA, Fishman PH. The application of natural zeolites in animal science and aquaculture. Journal of Animal Science (1977) 45, 1188-203

 

 

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Création le 17 mars 1998
par J.-Ph. GÉRARD
MàJ le 17 mai 2000