e-Toiles et/ou Diam(i)ants ?

 

Небо в алмазах (Василий Пичул)

" Un Ciel parsemé de Diamants " de Vassili PITCHOUL
------------------------------- (Russie-France 1999)

Pourquoi donc parler de ce film étonnant
sorti confidentiellement le 3 novembre 1999
dans une seule salle à PARIS ?

PATAMOU CHTO...

Le plus simple c'est encore de vous livrer le SYNOPSIS :

" Un nouveau-né est abandonné dans les rues enneigées de Moscou.
Né le jour du 100ème anniversaire (de la naissance)
d'Anton TCHEKHOV (
17/I/1960 donc), on lui donne le nom
du célèbre écrivain russe, en espérant que cette protection
littéraire le mettra à l'abri de la délinquance dans laquelle
tombe souvent les orphelins. Or, Anton TCHEKHOV n'échappera pas
à sa double destinée : il sera écrivain et truand !

C'est d'ailleurs son désir d'être publié qui le conduira à tuer
son éditeur. Ce crime marque le début d'un engrenage chaotique
et sanglant qui rendra Anton, à ses dépens, otage de la mafia
et de la police et c'est finalement l'amour qui transcendera
la vie du poète flingueur. "

...et de vous proposer mon interprétation de la dernière image
(qui n'est qu'un nouveau départ) :

" Les âmes (res-)suscitées (donc pas si mortes que ça)
finissent par se retrouver
dans une drôle de crèche en reconstruction !!!
(perestroïkesque, quoi !) "

En résumé, des personnages pas ordinaires du tout
se rient des déluges de balles,
de notes bombardées de toutes parts
et des références quasi-mythologiques
comme un d'Artagnan bleu d'un crachin breton
(je suis breton, mâtiné de Vosges et de Gascogne...
d'où la référence même pas irrévérente)

Les Russes, quand il s'agit de se faire "peur"
(ou plaisir...)
ils y vont avec la grosse artillerie,
la très grosse artillerie même.
Le feu d'artifice est tel que vous pouvez vous demander
si, au final, les dommages collatéraux n'ont pas tourné
au génocide psychiatrique : la santé mentale
des techniciens-réalisateurs de ce film a dû prendre
un méchant coup. Celle des acteurs ne fait aucun doute :
ils sont tous givrés. Et grave en plus.
Le réalisateur ? Alors là...
(il dirige l'hôpital ?)
Quant aux spectateurs, ils sortent de là un rien changé,
avec un grain de folie Dis-Amant-comment-y-faire-?
qui brille drôlement dans leur œil-de-vair.

Bien sûr, le résultat n'est pas celui que vous croyez imaginer.

Disons qu'" Un ciel parsemé de diamants "
commence là où le " BRAZIL " de Terry GILLIAN
(film mémorable s'il en est) s'ouvre enfin.
Ce serait comme du Gogol mâtiné de Boulgakov
(dixit Xavier LEHERPEUR de 'Cinélive')

Ah ! vous commencez à vous douter
de quelque chose de "spécial". Faible mot.

" Un ciel parsemé de diamants " est un opéra.
Déjà, la bande originale est plus que remarquable,
ce qui pour un opéra est un préalable assez nécessaire.
Les trop habitués aux
assez-gros-flonflons-type-Gère-des-Stars-Wouah-Wouah-ZZZZ
qui leur ont scellé un cérumen en béton n'entendront rien,
les autres seront célestement "aux anges".
Il me semble que l'on pourrait presque passer 2 heures
dans la salle avec un écran noir, juste la bande-son,
et un(e) ami(e)...
À la réflexion, ce n'est pas suffisant...
L'orchestre, le chef-compositeur,
les interprètes instrumentistes et vocaux,
et les danseurs aussi
donneraient, je crois, à la Salle Garnier ou au Bolchoï
une interprétation à vous ramoner sévère les 5 sens,
et à éveiller, enfin, le 6ème.

Si je vous parle d' "Un ciel parsemé d'étoiles ",
c'est aussi parce que ce film "déjanté", "assumé"
et "jubilatoire" (Cinélive)
est l'assez exact contretype de l'américain
" BLAIR WITCH ".
Mais si, vous savez, ce 'gros' film à tout petit budget,
censé nous démontrer les ressources infinies
d'une Amérique essouflée,
où des étudiants moyens se font peur avec rien
en allant déranger des "troglodytes" des bois,
qui finissent par leur rendre se(r)vice !!!
(façon de parler...)
Et dire que le film-de-blaireau-format-vidéo
est sorti dans les plus belles salles...
alors que ce dernier opus de Vassili PITCHOUL
(il s'était déjà fait plus que remarquer
avec "La Petite Véra ")
se produit dans une unique salle
du quartier latin : 3 Luxembourg
(rue Monsieur Le Prince)
Je rêve... et "mauvaisement" encore.

Seule la dithyrambe est objective
dans le cas présent (et encore...)
Peut-être devrait-on dire "cas futur"
pour la circonstance ?
Si la langue russe vous gêne, (c'est en v.o.),
écoutez-là comme de la musique et ...
lisez les sous-titres, sans y perdre trop de temps.
Le sens est surtout dans la 'zique & les images
Enfin, "sens", façon de parler tellement
les interprétations démultipliées vous (ba/bou)sculent.
Un grand écran irait comme un gant
aux perspectives assez renversantes
de ce film époustouffffflant.
De plus, le décollage d'une navette très spéciale...
résultat très surprenant d'une poésie entreprenante
ne commence à avoir vraiment de la gueule
que s'il est projeté dans un KGB :
" KINOPANORAMA de Grand B'au-teur " [minimum].

Et si pour voir ce film dans de bonnes conditions,
il faut aller à Moscou,
à Saint-Petersbourg ou à Baïkonour
(pourvu que la salle soit grande...)
il ne faut pas hésiter à faire le déplacement.
Vous rajeunirez en plus d'au moins une révolution
(lunaire ou autre...).

" SUCCESS is a journey, not a destination "
comme disent assez joliment les anglo-saxons.
Et là, vous n'allez pas être déçus du "trip" :
la route des étoiles est grande ou verte...

Bon voyage !


Cette chronique cinéma a été publiée en novembre 1998 
dans les 2 groupes Usenet fr.rec.cinema.selection & fr.rec.cinema.discussion 
Subject: [AVIS] Un Ciel parsemé de Diamants, de Vassili PITCHOUL
Date: 1999/11/08
NNTP-Posting-Date: 8 Nov 1999 15:04:44 GMT
Newsgroups: fr.rec.cinema.selection,fr.rec.cinema.discussion

 

 

Les cieux                inouïs   inspirent
Ce  que               le  jour  n'éclaire
Et  quand             la  nuit    ex-pire
L'        esprit seul                p rend la mer

 


Voici quelques autres commentaires assez contrastés glanés de-ci, de-là.
  Un Ciel parsemé de diamants

http://www.chronicart.com/cine/cine_ensalles.php3?id=488

L’humour russe aurait-il du mal à s’exporter ? On serait tenté de répondre par l’affirmative après avoir vu Un Ciel parsemé de diamants. En effet, le nouveau film de Vassili Pitchoul, qui a l’ambition d’être une énorme farce fondée sur une "réflexion sombre mais humoristique sur la création artistique", ne suscite malheureusement aucun sourire, ni même demi-sourire.

Pendant près de deux heures, des situations rocambolesques vont s’enchaîner sur un rythme trépidant sans autre but que de créer un joyeux foutoir insipide. On suit ainsi les aventures de Anton Tchekov, orphelin découvert dans une boîte en carton le jour du centième anniversaire du célèbre écrivain russe, devenu un truand romancier qui n’hésite pas à abattre les éditeurs récalcitrants. De femme en femme, de péripétie en péripétie, la vie d’Anton brille d’un éclat romanesque. Le film se place donc dans le registre de l’exagération, de l’improbabilité, de l’épate, ce dont témoignent ses décors surréalistes et les superbes créatures subjuguées par le héros. Ce qui aurait pu donner lieu à un sommet de l’absurde, un délire sur les rapports entre un romancier et l’univers qu’il crée, n’aboutit ici qu’à une série de situations lourdingues, à l’humour souvent gras et rebattu. Un Ciel parsemé de diamants cultive l’autodestruction jusqu’à son plein effet. Chaque scène, personnage ou thématique est mise à mal par le traitement de Vassili Pitchoul, qui s’acharne à détruire la moindre parcelle d’ambition de son film par une distanciation parodique souvent maladroite. Dispersée et chaotique, la mise en scène souffre constamment de l’effet "pétard mouillé" de situations qui n’aboutissent qu’au vide.
On se demande alors où se trouve "la réflexion sur la création artistique" promise dans les intentions du cinéaste. Noyée dans la Volga ou dans la Vodka ?

Elysabeth François

"La Petite Véra" est le premier film de Vassili Pitchoul, qui s’est depuis rendu célèbre en Russie pour y avoir créé à la télévision l’équivalent de nos Guignols de l’Info


 

Un ciel parsemé de diamants

de Vassili Pitchoul

http://www.humanite.presse.fr/journal/1999-11-03/1999-11-03-298827

Casse-pieds. Là on comprend l’histoire... mais c’est bien pire. Le héros se nomme Anton Tchékhov, homonyme à deux sous du grand dramaturge. Ce Tchékhov écrit aussi, mais c’est avant tout un gangster obtus qui oblige un éditeur à publier son roman de science-fiction à l’eau de rose. Ça se voudrait poétique, mais c’est seulement clinquant, avec une mise en scène et des décors très m’as-tu-vu. Parfois, ça tente de ressembler à un James Bond russe, parfois c’est burlesque. Les personnages font n’importe quoi, le sieur Tchékhov fait la cour à trois femmes successivement pendant que la mafia locale et la police le poursuivent. Franchement, si tous les films russes bêtifiaient autant, il y aurait de quoi refermer le rideau de fer.

Vincent Ostria

 


 

For Shame!, 23 May 2000
Author:
Kirill Galetski (kirill@sptimes.ru) from St. Petersburg, Russia

http://us.imdb.com/title/tt0163248/

It had to happen sooner or later: a Russian film populated by popular entertainment icons. Something so seemingly easy to swallow is actually quite a bitter pill.

Director Vasily Pichul, known for the seminal LITTLE VERA, which threw open the doors to a new sexual and linguistic frankness in Russian cinema, has undermined himself with a flashy new picture which is all money, and thoroughly devoid of substance.

It makes the phrase 'New Russian Cinema' a sarcastic double-entendre, as it seems to pander almost exclusively to gum-chewing, cell-phone toting flatheads.

Pichul's new film, THE SKY WITH DIAMONDS opened in St. Petersburg at the chronically mis-managed Aurora cinema in October of 1999. It stars popular (and unappealing, obnoxious) TV and radio personality Nikolai Fomenko as a foundling dubbed Anton Pavlovich Chekhov, who grew up to be a criminal and would-be writer who escapes from prison, only to get involved in a fresh series of lawless misadventures.

In the film's opening scene he forces a publisher to read his science-fiction romance manuscript at gunpoint. His nemesis is a gruff, aging police investigator played by perennial favorite Valentin Gaft, who probably took his money and ran after seeing this film. His character captures Chekhov and throws him in prison. While in the slammer, he is visited by a pretty female harpist (the pouting and preening pop star Angelika Varum) who is a fan of his book.

After escaping, he comes back and kills his publisher, whose office is now stacked full of surplus copies of his novel. After robbing a Western Union branch, he winds up taking his wounded buddy and accomplice (in a turn of seemingly arbitrary casting, played by the disagreeable musician Garik Sukachov) to the hospital. The buddy dies, and his attention is caught by a man who is howling in pain as he suffers from a stomach ulcer. This leads to him retrieving a suitcase full of diamonds that the man was supposed to deliver, which various interested parties are after.

One of these includes a female gangster (Alla Sigalova), the harpist's dragon lady sister, who, later on in the film, turns out to be a hood with heart.

Thankfully, not all of the women are furniture in the film, although there is enough in that department to make one cringe. Wispy-voiced pop star Varum is all candy-ass elegance, and portrays an inspired musician in name only. Anna Mikhalkova, Nikita Mikhalko'Õs daughter, plays the investigator's rubenesque assistant who is also his and the Chekhov characterÕs sex toy. What a disgraceful, thankless role, especially after her somewhat dignified turn in her father's film THE BARBER OF SIBERIA.

The one bright spot in the film is Sigalova, who brings veritable venom to her role, but somehow manages to come off as intelligent and appealing at the same time. She steals the show, though in this case it's petty larceny.

The plot is contrived from start to finish, and fleshed out with an oversimplification which would make even Hollywood execs squirm. While the red and blue lighting and flamboyant camerawork give it some gloss, it's like a rococo box with nothing in it, which about perfectly describes the tastelessness it exemplifies. It is a mix tawdry, cliched, typically grandiose new Russian values, such as sappy sentimentality, living in a garishly ornate mansion, driving around in a black Mercedes, overusing the cell-phone, aiming for literary recognition, pursuing the Nobel Prize, etc.

Fomenko's two-bit character set out on his hijinks with the misguided perception that he is a great writer. The makers of this film suffer from the same affliction. It's absolutely morally bankrupt, and isn't even satire, if that was the intent. One can only hope that this shameful pap will not be shown much in the West.

Vassili PITCHOUL (Василий Пичул) (1961 - )

Vassili Pitchoul est né en le 15 juin 1961. En 1983 il obtient le diplôme de réalisateur du VGIK  (Institut national de la cinématographie) où il a été l'élève de Marlen Khoutsiev. Il est co-réalisateur de l'émission de télévision "Les poupées" sur la chaîne NTV.

Filmographie :

1985 Je veux te dire...(Хочу тебе сказать..)

1988 La Petite Véra (Маленькая Вера)

1989 Oh qu'elles sont noires les nuits sur la Mer noire / Dans la ville de Sotchi les nuits sont noires (В городе Сочи темные ночи)

1993 Le Rêve d'un idiot (Мечты идиота)

1995 Le Sapin de NTV (Елка НТВ - 1995)

1998 Vieilles chansons sur l'essentiel (Старые песни о главном)

1999 Un ciel parsemé de diamants (Небо в алмазах)

 

Autres informations:

     - en anglais sur IMDb

     - en russe sur Entsiklopedia Kino

 

 

http://wij.free.fr/MiMMMM/ciel_de_diamants.htm
Création 29 mars 2006
Mise à jour le 30 mars 2006